Les totalitaires depuis 5 000 ans.

Ce livre explore l’histoire des systèmes totalitaires, révélant que ces régimes fondés sur une idéologie existent depuis des millénaires, bien avant le 20e siècle. Il analyse des exemples historiques, de l’Ancien Empire égyptien aux Incas, en mettant en lumière la brutalité et les destructions psychiques infligées aux populations soumises à ces régimes.

Le livre en quelques mots :

Les systèmes totalitaires, fondés sur une idéologie et non simplement sur une mafia politique qui s’arroge le pouvoir, semblent dater du vingtième siècle. En fait ils sont bien plus anciens. Déjà l’Ancien Empire égyptien, il y a 4 700 ans, pratiquait le culte de la personnalité, à un degré ni Staline, ni Mao, ni Hitler n’ont osé imposer.

La totalité du pays, terre, bâtiments, navires etc. appartenait au Pharaon, qui salariait toute la population. Il n’y avait pas de monnaie, mais le salaire était versé sous forme d’allocations de nourriture, de vêtements, de divers objets, etc. La morale était fondée sur l’obéissance inconditionnelle. Il était interdit de sortir du pays, et des gardes-frontière en armes y veillaient. Le Pharaon se prétendait de droit maître de toute la terre et a tenté de passer du droit au fait par des guerres de conquêtes, qui ont eu peu de succès. La période thinite – 3150 à – 2700 a mis en place ce système. Ensuite, de nombreux systèmes politiques de même sorte ont jalonné l’histoire. Parmi
eux la dictature de Sargon d’Agadé, vers – 2300, le premier système totalitaire multinational. La conquête de la Chine a été achevée par Qin Shi Houangdi en – 221, et cette
dynastie s’est effondrée en – 206. Elle a été la plus courte, la plus brutale et la mieux organisée. Elle a mis en place les structures administratives qui ont oscillé pendant les deux millénaires suivants entre des périodes relativement modérées et d’extrêmes brutalités, s’approchant et s’éloignant selon la période d’un système politique totalitaire. L’Empereur était censé régner au nom des « forces célestes » une sorte de dieu impersonnel, la morale était fondée sur l’obéissance, du fils cadet au fils ainé, du fils ainé au père, du père aux autorités administratives et de ces dernières à l’Empereur.
Les Incas ont construit un système totalitaire particulièrement brutal et complet : toutes les caractéristiques s’y trouvent. Les sectes hérétiques de la Renaissance ont été considérées par les théoriciens socialistes et communistes du 20 ième siècle, particulièrement Kautsky, comme les premiers socialismes et les premiers communismes. Ce n’étaient de loin pas les premiers mais ils présentaient les caractéristiques totalitaires.

L’étude de ces systèmes montre leur ancienneté, leur cohérence interne et l’énormité de leur pouvoir destructeur du psychisme de ceux qui y sont soumis. Cette destruction est l’élément central qui organise toutes les dispositions constituant un système totalitaire.

Quels sujets principaux aborde ce livre ?

Le totalitarisme repose sur une idéologie structurée qui légitime une domination totale sur les individus, jusque dans leur intimité psychique. À la différence d’une dictature « classique », un régime totalitaire cherche à remodeler les esprits, imposer une morale unique, contrôler les croyances et les comportements, souvent à travers des institutions puissantes et une propagande omniprésente.

Le livre montre que l’essence même d’un régime totalitaire est la destruction psychique de l’individu. En niant la liberté de pensée, en imposant une soumission absolue et en contrôlant tous les aspects de la vie, ces systèmes brisent les repères personnels, provoquent des traumatismes collectifs durables et génèrent des sociétés profondément marquées par la peur et l’obéissance.

Oui. Contrairement à l’idée reçue selon laquelle le totalitarisme serait né au 20e siècle avec Hitler ou Staline, ce livre démontre qu’il existait déjà sous l’Ancien Empire égyptien, la dynastie Qin en Chine ou encore chez les Incas. Ces régimes étaient fondés sur l’idéologie, le culte du chef, le contrôle total des populations et la suppression des libertés individuelles.